Le cambriolage est clairement un événement traumatisant et peut engendrer de très nombreux problèmes. Il est particulièrement difficile de se remettre d’un cambriolage. Les conséquences psychologiques peuvent être différentes, et passer au travers peut prendre du temps. L’hiver approche et les jours raccourcissent. Peu de personnes s’en réjouissent : il fait plus froid, les jours sont courts… Peu de réjouissance, hormis les cambrioleurs.
Accomplir leurs méfaits est bien plus facile à réaliser à la faveur de l’obscurité. Selon les rapports de certaines assurances, le passage à l’heure d’hiver est une période critique pour les cambriolages. Au passage à l’heure d’hiver, le taux de cambriolage augmente fortement et peut monter le risque jusqu’à 30%. Un cambriolage peut représenter un traumatisme dans une vie. Plus particulièrement si vous découvrez votre foyer complètement retourné, avec toutes vos affaires au sol ou éparpillées partout.
Environ 3% des victimes de cambriolages sont touchées par certains troubles de l’adaptation, à savoir une forme de stress post-traumatique. Pour parler de ce trouble, il faut que les signes de ces derniers durent depuis plusieurs semaines après le cambriolage.
«Elles entrent dans une spirale de pensées négatives, peinent à se concentrer ou à s’endormir, se mettent à avoir peur de tout bruit suspect».
Rahel Bachem, psychologue suisse, est l’auteure de «Puis-je encore me sentir chez moi?».
Pour Patrick Métral, adjoint chef de la brigade cambriolages de la police lausannoise,
«Il n’est pas rare que certaines victimes disent s’être senties comme «violées» par le cambriolage».
Tout individu, qu’il soit un homme ou une femme peut avoir cette sensation d’avoir été violé(e) ou sali(e) à la suite d’un cambriolage. Cette sensation peut apparaitre après être passé(e) par une suite d’émotions aussi intenses que pénibles, dérangeantes et inhabituelles. Parmi ces émotions : le stress, la peur, de la colère, du dégoût, de la rancoeur, un besoin de vengeance, de l’anxiété, la sensation d’être perdu(e), déboussolé(e), comme si l’on vivait dans un monde irréel… Autant de sensations qu’il est rare de ressentir s’il l’on n’a pas été confronté(e) à un cambriolage.
Concernant les formes psychologiques qui peuvent poser problème plusieurs temps après le cambriolage, des troubles du comportement peuvent apparaitre, comme des dépressions réactionnelles, des troubles de l’adaptation, des reviviscences dans les pensées, des invasions dans la pensée, des troubles de la concentration, de l’irritabilité, des difficultés à analyser ou à comprendre les situations, une forme d’énervement généralisé… Ce sont les femmes qui semblent être plus touchées que les hommes par ces troubles. Cependant, dans le cas où c’est un homme qui ressent ces troubles, leur démonstration ainsi que les conséquences de ces derniers peuvent être plus destructeurs et plus violents.
«L’être humain est inégal face au stress. La réaction après un cambriolage dépend beaucoup du moment où il se passe. Selon le stress professionnel, personnel ou si par exemple on vit un deuil au même moment, un tel vol se vit différemment».
«Notre domicile est un lieu privé où l’on se sent en sécurité et où l’on se ressource avec ceux qu’on aime ou qu’on y a invités. L’effraction d’intrus remet brutalement en cause cette conviction et c’est très déstabilisant.»
La remise en cause de la sécurité du foyer, de la raison d’investir et d’aimer l’endroit où l’on vit : autant de choses qui poussent les occupants d’un foyer cambriolé à être amenés à se questionner. Certains vont d’ailleurs aller jusqu’à ne plus « aimer » leur foyer, à le reconsidérer voire ne plus l’investir. Ceci s’explique notamment par le rapport d’impuissance à pouvoir protéger ce qui est cher à nos yeux. D’ailleurs, ce rapport d’impuissance et d’autant plus fort que l’on a avec soi des enfants. Ceux-ci voient leurs parents impuissants, allant parfois à remettre en cause le sentiment de sécurité qu’un parent apporte à son enfant.
«Cela peut les désécuriser également et par exemple engendrer une phobie de l’obscurité ou de la solitude.»
Passé les premières minutes « d’alarme intérieure », passé le plus gros de la surprise et de l’incompréhension, les sentiments ainsi que les pensées d’une victime de cambriolage évoluent. Peu un peu, au fil des jours, un sentiment d’anéantissement peut se développer. Il est alors possible de ressentir des malaises, voire des peurs de sortir de chez soi, des angoisses diurnes et/ou nocturnes, la sensation de ne plus contrôler son environnement… Des psychologues expliquent cela par une étape transitoire qui est l’étape d’anéantissement. Après un choc important, après avoir vécu un événement traumatisant, tel que le cambriolage, les personnes passent par cette étape d’anéantissement.
Pour réagir à cette étape, la plupart des victimes de cambriolages s’impliquent dans des activités. Ces activités n’étaient jusque-là pas des activités de prédilection, ou voient leurs « traits » devenir plus prégnant. Par exemple, les victimes de cambriolage vont se mettre à tout ranger et nettoyer compulsivement, plusieurs heures par jours, et ce, de façon quotidienne. Certains vont carrément réaménager les pièces, changer la déco ou changer leur papier peint. Pour certaines victimes dont le choc a été trop important, la solution la plus radicale est le déménagement. Pour d’autres, l’investissement dans une arme est une solution.
Pour éviter d’en arriver à de telles extrémités, il vaut se faire aider. Le meilleur soutien qu’il est possible d’avoir est le soutien de son (sa) conjoint(e), ses enfants, sa famille, ses proches. Si toutefois, vous voyez que vos proches ne peuvent pas répondre, en tout cas adéquatement à ce que vous exprimez, il faudra aller voir un(e) psychologue.
Le livre « Puis-je encore me sentir chez moi ? » est remarquablement bien rédigé. Il propose de nombreux exercices pour pouvoir se remettre plus facilement du traumatisme d’un cambriolage. De nombreux conseils et astuces sont proposés dans ce livre. Par ailleurs, de nombreuses explications sont données sur le psychologique d’une personne qui a vécu un cambriolage.
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