Doit-on prendre des somnifères après avoir été victime d’un cambriolage ? Plusieurs personnes peuvent présenter des états de stress aigus ou bien des angoisses diverses après un cambriolage. Pour de nombreux médecins, les troubles du sommeil consécutifs à un cambriolage sont l’un des symptômes d’un trouble plus généralisé.
L’insomnie, et de ce fait, la consommation de somnifères, est fréquente chez les victimes de cambriolages. Mais en fait, ce n’est pas l’insomnie le problème. Si vous vous retrouvez dans ce cas-là, vous souffrez problème d’un syndrome de stress post-traumatique, également appelé PTSD.
Somnifères et cambriolage, un mauvais mélange
Si un cambriolage peut être extrêmement traumatisant et difficile à vivre pour certaines personnes, il s’avère que rapidement, les choses peuvent tourner mal. Une visite chez le médecin traitant n’est jamais un hasard après un cambriolage. Difficultés d’endormissement, envahissement de la pensée, troubles de la concentration, colère persistante, idées fixes, etc. Voilà tout un panel de symptômes qui peuvent conduire à des troubles du sommeil, ce qui peut conduire à la consommation de somnifères.
Toutefois, il faut garder à l’esprit que si les somnifères peuvent aider sur du court terme (quelques jours à quelques semaines), ils ne seront plus vraiment utiles à la longue. Si au bout d’un mois environ, vous êtes dans le même état que le jour de la découverte du cambriolage, alors les somnifères ne seront plus utiles. Dans ce cas, les médecins devront se diriger vers d’autres troubles, par exemple, le syndrome de stress post-traumatique.
PTSD et cambriolage
Le syndrome de stress post-traumatique peut s’apparenter à une forme de dépression. Toutefois, le PTSD est différent de la dépression. Le PTSD se décrit comme une forme de réaction psychologique suite à une situation traumatisante, stressante ou angoissante. Parmi les situations angoisses, il est possible de retrouver les états victimaires suite à un cambriolage. Le syndrome de stress post traumatique peut donc apparaitre si une personne a été gravement en danger, si quelqu’un d’autre a été sérieusement blessé ou menacé, ou si elle est témoin d’une situation traumatisante ou angoissante (incendie dans une maison, attentat, cambriolage, accident de la route, etc). Voici les deux critères principaux qui correspondent à un PTSD :
1. La personne a été exposée ou confrontée ou témoin d’une situation qui a mis sa propre vie ou celle d’autrui en danger grave, qui a créé des blessures graves ou mis sérieusement en péril l’intégrité physique propre ou celle d’autrui
2. La réaction lors de cette exposition a suscité une peur intense, une détresse intense ou un sentiment d’horreur.
Les symptômes du PTSD
Les critères d’un PTSD se décompose en une série de symptômes. Le premier axe de symptômes du PTSD relève de la situation elle-même. Autrement dit, il s’agit des symptômes relatifs à la situation traumatisante proprement dite. Il s’agit en fait de toutes les émotions concourantes à la situation traumatique. A titre d’exemple, il est possible de relever des symptômes émotionnels tels que la détresse qui est incessante et permanente.
Il est aussi fréquent de retrouver des émotions intenses comme la peur ou la colère. En plus des symptômes émotionnels, il est possible de retrouver des symptômes au niveau de la mémoire. Sur le plan mental, les personnes revivent des épisodes de flash, parfois très anxiogènes, qui ramènent la personne comme si elle y était ou comme si elle revivait la situation. Des cauchemars peuvent apparaitre, ou des réactions exagérées face à des situations ressemblantes. Par exemple, le PTSD relatif à un cambriolage peut amener les personnes à ne plus vouloir sortir de chez elles.
La seconde série de symptômes est relative au comportement qui va être adopté en fonction de la situation. Parmi les comportements, l’évitement est un classique. Cet évitement peut rapidement se transformer en désintérêt pour des activités, ce qui peut se transformer en phobie(s). En plus des formes d’évitement, il est possible de retrouver une forme de détachement ou de désaffection pour certaines activités, pour l’entourage, ou pour soi-même (ne plus prendre soin de soi, ne plus se coiffer, ne plus se maquiller, ne plus faire de sport). Ces troubles du comportement peuvent être graves.
La troisième série de symptômes du PTSD sont relatifs aux troubles de l’humeur. Parmi ces troubles, l’instabilité émotionnelle et affective est fréquente. A titre d’exemple, il est possible de retrouver des troubles émotionnels tels que l’irritabilité, la colère, des insomnies, des troubles de la concentration, des peurs inopinées, de l’hypervigilance, des réactions de sursaut.
Cambriolage, PTSD et somnifères
Comme il est possible de le voir, les somnifères ne sont pas forcément la réponse la plus adaptée pour certaines victimes de cambriolage. D’ailleurs, la consommation de somnifères n’est pas une mauvaise chose en soi. Cependant, il faut savoir que prendre des somnifères à la suite d’un cambriolage n’est qu’un arbre qui cache la forêt. Si vous avez été victime d’un événement traumatique, retenez bien les symptômes énoncés plus haut. Ils peuvent être le signe d’un PTSD. Si ces symptômes ne disparaissent pas au bout de quelques jours, voire quelques semaines, n’hésitez pas à faire appel à une aide professionnelle.